Je suis un jeu de mots ambulant: mes initiales (étendues) sont Ma Vi. J’étais donc prédestinée à en parler et à l’écrire. J’avais 4 ou 5 ans quand on m’a demandé ce que je voulais faire quand je serais grande. Je me souviens clairement de la bande dessinées des Schtroumphs que je tenais en mains et des ses bulles de texte:
– Je veux lire.
J’étais en première primaire et n’étais pas encore capable d’écrire mon nom quand j’ai adapté ma réponse:
– Je veux écrire.
J’étais la lectrice avide, l’enfant bavard, la source intarrissable d’histoires. A l’âge de 12 ans, j’ai commencé l’écriture de mon premier roman; je voulais être l’écrivain la plus jeune de Belgique. Ce rêve a duré le temps de quelques chapitres; j’ai attribué mon découragement au fait que je ne possédais pas de machine à écrire.
Je me suis collé un grand nombre d’étiquettes au cours de mon existence, certaines étaient méchantes mais la plupart étaient raisonnables. Un jour, j’ai pu ajouter « maman » à la liste mais j’avais du mal à y inclure un terme en particulier, malgré que si l’on mettait tous les mots que j’ai écrits jusqu’à aujourd’hui les uns à la suite des autres, la chaîne serait probablement assez longue pour atteindre la lune et en revenir (je ne base ceci sur aucune preuve scientifique).
Je ne parvenais pas à me qualifier de ça. Jusqu’à maintenant.
Je m’appelle Maria et je suis écrivain.